ZIGGY FAYE : « C’EST D’ABORD L’AFRIQUE ENSUITE LE SENEGAL. »

ZIGGY FAYE

Inspire Afrika continue sa découverte de ceux qui nous font découvrir le monde. Cette fois, c’est au Sénégal que nous déposons nos valises. Pour nous faire visiter le pays des lions de la Téranga, nous sommes allés à la rencontre du sénégalais le plus branché en ce qui concerne les bons plans et les endroits atypiques. Sur Instagram, il fait voyager ses 49 mille abonnés au travers de clichés et vidéos montrant la beauté, la richesse et l’exotisme du pays souvent inconnu des sénégalais eux-mêmes. Dans la vraie vie, c’est à plus de 3000 milles personnes qu’il a fait visiter les 14 régions du Sénégal à ce jour. Avec ses trois collaborateurs, il organise également des sessions de team building pour les entreprises et propose également des services d’hébergement, location de véhicule, planification de séjour et un accompagnement 360o aux étrangers afin de rendre leur passage au Sénégal satisfaisant.  De jeune ingénieur de télécommunications à la carrière prometteuse, il est devenu en 6 ans, une véritable star du tourisme sénégalais qui ne cesse d’impressionner par sa passion et son parcours atypique. Ziggy FAYE est notre guide touristique de la semaine avec son agence Travel With Ziggy qui ambitionne de faire visiter le monde à tous.

Travel with Ziggy mug
Nous avons décidé de nous greffer virtuellement aux nombreux visiteurs du Sénégal et découvrir non pas seulement les lieux mais le tourisme en lui-même du pays de la lutte traditionnelle. Pour organiser notre séjour et nous servir de guide, l’agence Travel with Ziggy nous transporte dans les 14 régions du Sénégal en 7 sites touristiques. Tout d’abord, il nous présente le profil habituel de ses convives « Notre clientèle est principalement jeune soit 25 ans en moyenne et essentiellement constituée de sénégalais de tout bord (locaux et diaspora). Elle est aussi constituée d’autres africains qui vivent pour les uns au Sénégal ou sont en vacances dans le pays et enfin d’autres africains issus de la diaspora ou d’autres pays du continent. Dans tous les cas, les femmes représentent 90% de nos effectifs. » Pour ce qui est du nombre habituel de ces derniers par voyage, selon que ce soit en groupe ou pour particuliers, au Sénégal ou à l’extérieur : « notre record à ce jour est de 127 personnes pour le maximum et le minimum est généralement enregistré lors de nos sorties à l’extérieur du pays (Côte d’Ivoire, le Cap Vert, Dubaï et la Tanzanie), soit 15 personnes. Notre particularité demeure la convivialité, les moments chaleureux qui rendent nos voyages plus humains. En moyenne, nous organisons deux voyages par mois ce qui revient à 144 voyages en moyenne depuis 2016 pour ce qui est des voyages de groupes. »

ZIGGY FAYE with a Lion

En 6 ans d’activités, il a su développer la force et la stratégie nécessaire pour pallier aux nombreuses difficultés telles que le coût élevé d’un voyage même à l’intérieur du pays. Il explique que les établissements hôteliers et le difficile accès aux sites sont les principaux points qui mettent un frein au tourisme local « Les acteurs hôteliers, par exemple, ne mettent pas les locaux en priorité, ce qui est très dommage. Le problème est général en Afrique. Notre agence arrive à gérer ces difficultés en négociant des tarifs relativement abordables quand les clients passent par nous. Il arrive très souvent qu’après la réservation, l’établissement nous informe qu’il ne pourra pas nous octroyer le nombre de places demandées et c’est difficile après de trouver un autre logement au même coût avec la même proximité dans les délais courts. Les clients qui ne maîtrisent pas toujours leurs emplois du temps et s’inscrivent à la dernière minute et cela nous donne beaucoup de fil à retordre. L’autre challenge est celui du transport. Il faudrait que les institutions puissent soutenir les acteurs hôteliers afin que ces derniers aient la possibilité de proposer des services de qualité aux tarifs abordables pour les locaux et travailler sur l’aménagement et l’accessibilité de certains sites touristiques qui ne sont pas très pratiques. »

Ziggy Faye holding a Camera

Il souligne également l’apport impromptue de la Covid-19 et des réseaux sociaux au développement du tourisme locale « Je pense la Covid-19 a ouvert les yeux à beaucoup de personnes. Il y a 3-4 ans, les gens ne voyageaient pas autant ici au Sénégal mais depuis quelque peu la tendance se renverse, les gens ont soif de découvrir le pays. La Covid-19 a vraiment fait prendre conscience de la nécessité de consommer local. Avant 2020, les sénégalais avaient tendance à aller à l’extérieur du pays pour faire du tourisme. De plus en plus de sénégalais de tout bord souhaitent davantage découvrir leur pays. Il y a une sorte de conscience collective du fait que le Sénégal est tout aussi beau et qu’on peut y découvrir de belles choses et passer un agréable moment.
Il y a également ce boom au niveau des réseaux sociaux qui participent activement à la promotion du tourisme avec l’exposition des sites, des bons plans et tous ces endroits magnifiques que nous postons. Les locaux s’y intéressent de plus en plus, les choses avancent, beaucoup de choses se font et j’espère que ça va continuer ainsi. » Tout comme Cheikh Anta Diop ou Fatou Diome pour la littérature africaine, Ziggy est un panafricaniste qui pense que même le tourisme doit être une affaire de tous les africains qui se mettent ensemble pour changer les choses et mettre en avant leur continent, l’unicité de tous et non la singularité de chacun « Je pense que le plus important, ce n’est pas son pays mais son continent. Personnellement, ma nationalité vient après mon africanité. C’est d’abord l’Afrique ensuite le Sénégal. Si aujourd’hui on parle des Etats-Unis d’Amérique, nous pouvons rêver de parler des Etats-Unis d’Afrique. Le Sénégal est beaucoup plus accessible puisque nous sommes sénégalais mais le combat il est africain. »

Ziggy Faye Climbing
Au retour de notre petite balade, nous avons remercié sa petite équipe de 3 personnes dont il est si fier et nous nous quittions alors qu’il nous rassurait d’être plus qu’heureux de vivre aujourd’hui sa passion « Je ne regrette pas la décision que j’ai prise et pour moi la liberté n’a pas de prix, il est important de faire ce qui nous passionne. C’est vrai que j’ai été ingénieur télécom mais ce n’était pas un choix de cœur. Ayant obtenu un baccalauréat S, la seule possibilité que j’avais à part la médecine c’était l’informatique et réseaux télécoms, je l’ai fait et aujourd’hui, ça ne me parle plus. Si c’était à refaire, je le ferai encore. Je vis pleinement de ma passion aujourd’hui et je ne regrette pas d’avoir osé essayer autre chose. » Pour ce qui est du tourisme africain, il reste très optimiste et son engagement, porté par sa passion saura le guider sur la montagne du succès. C’est en tout cas, tout le mal que nous lui souhaitons.

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