5 marques de cosmétiques africaines que vous devez absolument découvrir

Campagne House Of Tara 2014

De tous temps, les femmes africaines ont toujours été coquettes. Si d’aucuns pensent aujourd’hui que cosmétiques ne peut rimer avec naturel, ils se trompent lourdement. 3000 ans avant J.C., les égyptiens utilisaient déjà des cosmétiques ; des onguents et des huiles parfumées. Ils se maquillaient à l’aide de rouge à lèvres à base de minéraux, de khôl à base d’antimoine ou de suie sur les paupières supérieures et les cils, et se coloraient les ongles au henné. Cléopâtre ou Néfertiti ne sont-elles pas considérées comme des beautés intemporelles? La reine de Saba, considérée comme la plus belle femme de son temps se peignait elle aussi les ongles en Ethiopie au Xe siècle avant J.C.
La mondialisation a fait apparaître sur le marché un grand nombre de produits pas toujours adaptés aux peaux des africaines. Les marques internationales s’y intéressaient peu et les contrefaçons pullulaient dans les échoppes. La consommatrice africaine a su montrer son importance. Elle a su tirer parti des médias qui lui étaient offerts pour affirmer sa place et attirer l’œil des fabricants de cosmétiques. Aujourd’hui, les grands groupes se bousculent. L’Oréal, Unilever ou encore Procter & Gamble sont rentrés dans les starting blocks en lançant de nouvelles gammes de produits pour profiter d’un marché sans cesse en croissance. Évalué à 6.93 milliards d’euros en 2012, il devrait atteindre les 10 milliards en 2017 selon un rapport d’Euromonitor.
La consommatrice africaine n’est pourtant pas fille facile. Si elle a parfois cédé aux produits contrefaits, elle revient aujourd’hui à la source. Elle s’intéresse aux compositions, au packaging et il faut une bonne dose de marketing pour la séduire. Du 10 au 12 février, le salon Beauty Color Africa tient sa première édition à Abidjan. En marge de cette réunion de la beauté et des cosmétiques africaines, Inspire Afrika a parcouru l’Afrique d’Est en Ouest, du Nord au Sud en passant bien sûr par le Centre pour jouer les grand-mères  et vous proposer 5 marques produites sur le continent que vous aurez hâte de tester.

Découvrez Beauty Color Africa, premier événement professionnel grand public consacré aux cosmétiques et à la beauté sur le continent

Sorbet

L’Afrique australe est une des zones du continent qui compte le plus d’initiatives dans le domaine des cosmétiques. Elle a été l’une des premières zones à voir arriver les grandes marques occidentales sur le marché. En 2004, Ian Fuhr vend son entreprise de vente au détail, Supamart. Il se cherche alors un nouveau défi et est inspiré par sa massothérapeute qui lui suggère de s’intéresser à l’industrie de la beauté. Il remarque l’absence de chaînes de marques dans l’industrie et se met à étudier le marché pour y remédier. En 2005, il décide d’ouvrir des centres de beauté offrant manucures, pédicures, différents soins et massages corporels. Il s’associe tout d’abord avec une des marques préférées des sud-africaines, Dermalogica dont il utilise les produits. Aujourd’hui, la marque produit sa propre gamme de cosmétiques. La chaîne met en avant l’importance du service clientèle en proposant des programmes fidélité et de nombreuses promotions et cadeaux pour leurs abonnés. Sorbet diffuse ses services et produits à travers 167 salons en Afrique du sud  et 3 salons à Londres. Le modèle est simple: confier la gestion de franchises à des personnes ayant des qualités de vente et adhérant à la vision du marché de la marque et embaucher des thérapeutes qualifiés.
Pour commencer avec la marque, pourquoi ne pas s’offrir un de leurs jolis coffrets aux couleurs acidulés?

Suzie Beauty

Suzie beauty  a été créée par Suzie Wokabi en 2011 après une rupture en produits dans sa trousse de beauté. A son retour des Etats-Unis en 2007, elle avait trouvé toutes les marques internationales de haute qualité soit indisponibles, soit trop chères. Pendant trois ans, elle va faire des recherches, développer, tester des produits et collecter des fonds. En rentrant en contact avec des producteurs déjà établis, elle organise une levée de fonds qui lui permet de collecter 187.000 $. Elle se lance et se donne pour ambition de devenir «le MAC de l’Afrique».
Dans un premier temps Suzie choisit d’importer les matières premières de l’Occident et de l’Orient, le temps de mieux appréhender les ressources locales. Les premiers produits de Suzie Beauty font leur entrée sur le marché en Mai 2012. En Décembre de la même année, elle enregistre un revenu de 142.000 $. En 2014, la maquilleuse professionnelle de formation crée la «Suzie Beauty School of Makeup Artistry», une école de maquillage. Les produits Suzie Beauty sont facilement accessibles en ligne et dans les points de vente à Nairobi, Mombasa, Kisumu et même à Kampala, en Ouganda, à Addis-Abeba en Ethiophie, en Côte d’Ivoire et bientôt au Nigeria et en Afrique du Sud. Suzie Wokabi a été plusieurs fois primée pour avoir été l’une des premières à se lancer dans cette industrie en Afrique de l’Est. La marque est notamment apparue dans le vogue italien, a fait l’objet d’un article dans le NY Times, plusieurs apparitions dans les grands blogs kenyans et est régulièrement utilisée pour des couvertures de magazines et émissions kényanes. Estimant avoir atteint son objectif de construire une marque reconnue pour la femme africaine, Suzie Wokabi a récemment vendu l’entreprise pour 445000 US dollars à Flame Tree Group.  Elle reste toutefois responsable de la création et ambassadrice de la marque. D’après  Beauty Africa, le marché actuel de la beauté et des cosmétiques dans la zone  Kenya, Tanzanie, Ouganda, Mozambique et l’Éthiopie vaut environ 1,3 milliard de dollars et devrait atteindre 1,8 milliard de dollars d’ici 2018. Suzie  Wokabi explique qu’elle avait besoin d’un partenaire avec l’expertise et la ressource pour porter la marque au niveau suivant.
Avec les ressources de Flame Tree Group, Suzie Beauty va probablement élargir sa gamme pour inclure des produits de soins de la peau et investir dans une meilleure distribution et un meilleur marketing. À long terme, la production pourrait être transférée complètement au Kenya.

 

 

 

Bold MakeUp

Une campagne très colorée et acidulée sur les réseaux sociaux. De jolies jeunes femmes à la peau noire ou métissée posent tantôt avec du whisky, tantôt avec des fruits ou des sucreries… On se pose des questions. Le 17 décembre 2015, Audrey Mouangue, Ange Mbayen et Isma Henani lancent Bold Make Up et son beauty bar à Douala, au Cameroun. La campagne de teasing représentait des couleurs de gloss que l’on peut maintenant essayer dans le premier espace du genre dans le pays.  La marque mise fort sur la communication digitale et vise un public résolument jeune.

L’histoire est toujours un peu la même. Remarquant l’absence de produits de qualité, même dans les enseignes réputées pour le maquillage de peaux noires au Cameroun, la jeune équipe décide de se lancer et de créer sa propre ligne. Il leur faudra six mois pour réaliser des études et finalement se lancer sur le marché où il n’y a pas grande concurrence outre les produits étrangers. Elles se concentrent sur les fonds de teint et les produits pour les lèvres et fixent les prix dans une gamme intermédiaire pour attirer le plus de monde. Les produits sont fabriqués en France et acheminés au Cameroun où ils sont vendus exclusivement au Beauty Bar.
La jeune marque ne lésine pas sur les moyens pour se faire connaître: affichage XXL dans les rues, invitations de make-up artistes célèbres, cours de maquillage pour la clientèle…. Plus récemment, elle a lancé une collection avec pour égérie une it-girl camerounaise qui comptabilise plus de 155.000 followers sur Instagram. C’est une pratique assez inédite au Cameroun. Certaines comédiennes en vogue ont souvent fait la pub de savons et autres laits de toilette mais c’est la première fois qu’une marque de cosmétiques crée une collection en collaboration et avec pour égérie une it-girl. Bold cosmetics sera présent au Beauty Color Africa à Abidjan, occasion pour les participants de la découvrir et pourquoi pas pour la marque explorer les possibilités de s’exporter.

 

House of Tara

On ne présente plus Tara Fela-Durotoye, la Directrice Générale et Directrice de Création de House Of Tara International, la plus grande société de maquillage nigériane. En 1993, alors qu’elle est encore à l’université, Tara est approchée par une camarade qui, appréciant sa façon de se maquiller, lui conseille de se lancer dans ce business. Elle achète des produits et est invitée à maquiller des femmes de dignitaires nigérians. Ainsi naît « Tara MakeOvers ». Réalisant le manque de produits destinés aux peaux noires sur le marché, elle entreprend des recherches et commence à fabriquer ses propres produits. En 1998, House of Tara International voit officiellement le jour. L’entreprise passe rapidement de la petite entreprise de maquillage à une marque reconnue de cosmétiques.
Aujourd’hui, Tara opère principalement sur diverses secteurs d’activité: Studio de Make-up, école de maquillage et  ligne de produits Tara comprenant des produits de beauté et des kits de maquillage professionnel. Créatrice des célèbres lignes de produits : Tara Orekelewa Beauty et H.I.P Beauty, elle a lancé la ligne de parfum « Inspired » en 2008 à l’occasion du 10ème anniversaire de la marque. Avec ses 19 succursales à travers le Nigeria, House of Tara Maquillage Studios emploie près de 100 personnes -sans compter ses 4000 représentants- pour fournir des services de maquillage aux femmes à Lagos, Abuja, Bénin, Uyo, Ibadan, Ilorin, Enugu, Asaba, Port-Harcourt, Kano et Kaduna.
Avec un PIB de 206 milliards d’euros en 2012 et un taux de croissance annuel de 8% sur la période 2010-2017[1], le Nigéria figure parmi les marchés à plus forte croissance en Afrique. Il est considéré par beaucoup comme l’étoile montante africaine pour le marché de la beauté. En tant que pionnière, nul ne doute que Tara Fela-Durotoye saura amener sa marque au niveau supérieur dans les prochaines années.

Découvrez le Black Beauty Fair, un autre salon dédié à la beauté en Côte d’Ivoire

Nectarome

Faire de produits traditionnels marocains, des produits de grande consommation, c’est le défi pas du tout évident que se sont lancé les frères Belkamel et leur ami Youssef Dehbi en 1997. Au Maroc, les femmes rêvent de produits importés d’Occident et délaissent les recettes de grand-mères.  Les trois passionnés sont pourtant fiers de leur héritage et souhaitent le sortir de l’oubli. Jalil Belkamel est Docteur pharmaco-chimiste, Phyto-Aromathérapeute spécialisé en Huiles essentielles. Abdelfattah Belkamel est Docteur en Pharmacie, spécialisé en Huiles Essentielles. Youssef Dehbi est Formulateur Cosméticien. Ils créent le jardin bio-aromatique d’Ourika avec une petite unité de production qui va être le point de départ de l’aventure.
Savon noir, épices, plantes aromatiques, ghassoul, huile d’Argan, essences, henné, nigelle… Tout y passe. Ils apprennent les utilisations, analysent les vertus afin d’isoler les actifs qui peuvent y répondre. Les recettes sont retravaillées pour surprendre le consommateur. Leur première ligne est inspirée des traditions du hammam.
Aujourd’hui, le jardin bio-aromatique d’Ourika sert surtout de vitrine. Les trois fondateurs ont dû étendre leur champ d’action et ont développé la marque Nectarome. Nectarome emploie près de 70 personnes. En plus des huiles essentielles, la marque propose des produits de soin dérivés. De 2 produits au départ, la gamme Nectarome en comprend maintenant plus de 140. Le savon noir, qui représentait il y a quelques années, le « soin du pauvre » est devenu un des produits phare de la marque. Ses principaux clients sont les spas qui misent sur la qualité naturelle et écologique des produits. De la France à l’Azerbaïjan, du Japon au Koweït, les exportations représentent plus de 50% des revenus de la marque haut-de-gamme.

 

[1] Source: site internet de House of Tara
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1 Comment

  1. says: Frederic Thierry GARDINARD

    Bonsoir,

    Dans le but de l’avancement de mon projet je voudrais suivre une formation en cosmetique.

    J’aimerai avoir plus de renseignements.

    Merci et Bonne Comprehension.

    Frederic Thierry GARDINARD

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