Quand on est passionné par les beaux-arts et que l’on a écumé les expos, les représentations créatives en tout genre et les conférences, on reste très souvent sur sa faim en ce qui concerne la qualité de l’échange entre l’artiste et les personnes qui s’intéressent à son œuvre. Notre curiosité nous pousse donc à toujours aller à la recherche de plateformes, ou de moments culturels qui innovent dans ce sens. Cette fois ci, elle nous a poussé vers le restaurant IYA à Buea (nous en parlions déjà dans notre focus sur les entrepreneurs Camerounais).
Découvrez un lieu de culture original à Bandjoun au Cameroun

Mais IYA est bien plus qu’un restaurant. Véritable « lieu de culture », on y rencontre artistes, entrepreneurs, intellectuels, curieux…
Le 11 mars dernier, Alexander Bede (créateur du restaurant) et son équipe réunissaient des peintres, des cinéastes, des musiciens, et d’autres acteurs du milieu culturel pour un après-midi de débordement créatif et d’échanges, à la fois intimes et ouverts à tous. Au menu, 3 ateliers :
Artist Talks durant lequel les participants ont pu échanger avec le peintre Jean-David Nkot sur ses œuvres et son processus créatif. Il y apparaissait plus en apprenti qu’en maître, parce que le public était invité à donner la perception profonde qu’il avait de ses œuvres à ce moment précis.
Au cours de Film Langage, le public a eu l’opportunité de discuter avec un des cinéastes Camerounais les plus connus et les plus respectés : Jean-Pierre Bekolo. Il s’est entretenu avec les participants sur la manière de manier le langage dans les films et les challenges auxquels le Cinéma africain est confronté aujourd’hui.




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IYA Djoss Session est peut-être l’atelier qui m’a le plus interpellé. Au Cameroun, le terme Djoss en argot local désigne le fait de parler, discuter, débattre.
L’atelier était porté par Tito Valery, un personnage simple et énigmatique qui se définit comme un activiste social qui n’aime pas être enfermé dans des catégories. Cet homme de média contribue depuis plus de 10 ans à la promotion de la scène culturelle camerounaise avec -de ce que nous avons remarqué- une affection particulière pour la musique urbaine. IYA Djoss Session questionnait la valeur des artistes, le rapport qu’ils doivent avoir aux médias, et le positionnement des musicien dans un monde du showbizz qui a tendance à préférer les créations qui font vendre à celles qui sont authentiques. Tout ceci dans une ambiance détendue, où les avis et les ressentis des uns et des autres comptaient.
Tout s’est terminé en apothéose avec un Food-Art Session, au cours duquel le Chef Janvier qui gère les cuisines de IYA et ses équipes ont reproduit une immense fresque à manger qui était inspirée du travail de Jean-David Nkot.
