A moins de 30 ans, Laetitia Yota fait partie de cette génération de « Repats » qui souhaite contribuer à l’essor économique du continent. Elle a ouvert Glow, un concept-store dédié à la beauté à Yaoundé, capitale du Cameroun. Son leitmotiv: Offrir des produits de qualité à petit prix
Après avoir travaillé pour des noms prestigieux tels que Dior, Charme et Traditions, Rambaud… qu’est-ce qui t’a poussé à faire le grand saut du retour au pays ?
Rentrer au Cameroun a toujours été dans mes projets, qu’ils soient à longs ou à court- termes. Ma grande curiosité m’a permis de toucher à tout, malgré le fait que la plupart de mes postes dans les entreprises pour lesquelles j’ai travaillé soient dans des branches de Marketing, ou de relations publiques. Après avoir fait le tour et compris tous les rouages du business, j’ai estimé que j’étais prête pour tenter mon aventure d’entrepreneure, étant donné que je le suis dans l’âme.
Peux-tu nous réexpliquer ce qu’est Glow avec tes propres mots ?
Glow est une enseigne de cosmétique multimarques, qui, comme certaines enseignes du même genre en Europe ou aux Etats-Unis, permettent aux clients de tester les produits avant de les acheter. Nous permettons aussi à nos clientes de recevoir des conseils de la part de maquilleuses professionnelles. La clientèle Camerounaise n’a pas vraiment le choix quand elle veut acheter du maquillage, ou des produits de beauté. Soit les clientes se rendent au marché où elles trouvent des produits contrefaits et/ou d’une qualité douteuse, soit elles vont aux supermarchés où elles retrouvent des produits de beauté à des prix exorbitants sans avoir la possibilité de tester ce pour quoi elles vont dépenser de l’argent.
Quelle est ta cible ?
Nous visons les femmes de toutes les couches socio-professionnelles. Cependant, les hommes se retrouvent aussi quand ils entrent chez Glow dans la mesure où nous avons un rayon parfumerie et cosmétique pour hommes. Très prochainement nous allons inaugurer tout une partie dédiée aux enfants et aux bébés.
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Vises-tu également une catégorie socio-économique précise ?
Oui. Chez GLOW d’une certaine manière, nous souhaitons attirer des personnes qui n’ont pas forcément les moyens de trouver des produits de bonne qualité parce qu’elles ont un budget réduit. Nous partons du principe que les personnes financièrement aisées peuvent aller dans des grandes boutiques spécialisées ou encore voyager pour se procurer du maquillage et des cosmétiques dont elles sont sures de la qualité, tandis que certaines ménagères ou étudiantes ne peuvent aller qu’au marché, où elles achètent le plus souvent de la contrefaçon.
Ce positionnement vous permet-il de commercialiser les grandes marques ?
Evidemment que non, ce serait un gros risque à prendre, étant donné que certaines marques vont demeurer incessibles, et ce même si j’y applique la marge de bénéfice la plus réduite possible. Nous vendons des marques que j’ai testées, qui ne sont pas très connues et sur lesquelles il n’y a pas de grosses opérations de marketing. Ces marques, qui sont par ailleurs très appréciées par nos clientes procurent les mêmes résultats que beaucoup de grandes marques qui, au final, doivent leur succès à un packaging plus travaillé et à de gros budgets de communication.
Pouvez-vous nous dire quelque chose que l’on ne sait pas sur Glow ?
Glow aujourd’hui c’est plus de 600 clients satisfaits et fidèles. Nous commercialisons 7 marques dont 3 camerounaises. Nous prévoyons l’ouverture très prochaine d’un magasin à Douala, et à moyen terme, la création et le lancement de notre propre marque de maquillage.