L’ART FAIT PÉTILLER DOUALA GRACE A RUINART

Marc Padeu vient de vendre deux toiles à 150.000 € chacune! La nouvelle a retenti le 09 novembre dernier au sortir de la 10e vente aux enchères de la prestigieuse maison Piasa. L’artiste est camerounais, il a seulement 29 ans. Il faut dire que dans le monde de l’art contemporain, le pays des lions indomptables sait tirer son épingle du jeu. Les prodiges de l’art sont au moins aussi nombreux que ceux du football. Dans un pays sans grande école d’art avec peu de galeries et un marché réduit, de nombreux jeunes ont le vent en poupe. Ils s’appellent Jean David Nkot, Hervé Yamguen ou Ajarb Bernard. Ils suivent les pas de Pascale Marthine Tayou, Joël Mpah Dooh, Hako Hankson ou Barthélémy Toguo. Le Cameroun, ce sont aussi des commissaires d’exposition renommés: Simon Njami, Koyo Kouoh, Marie-Ann Yemsi, etc. Douala et Yaoundé peinent pourtant à s’imposer comme des capitales culturelles en Afrique francophone. Tout près à Lagos, vient de se clôturer la ArtxLagos , un événement majeur de l’art sur le continent. Douala en est à ses balbutiements. Quelques festivals éclosent ici et là démontrant tout de même de l’intérêt grandissant pour le sujet.

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La plus vieille maison de champagne au monde a décidé de faire pétiller le paysage artistique de la ville le temps d’une semaine. Le Ruinart Festivart nous a entraîné du 21 au 26 octobre dans ses itinérantes effervescentes. Jean David Nkot, Boris Nzebo, Dissake Dissake ou encore Bili Bidjocka nous ont fait découvrir leur histoire autant en nous penchant sur les coiffures dans la ville de Douala, qu’en nous invitant à l’introspection et à la réflexion sur le « nous » et sur les autres, ceux qui décident de partir par la mer. Pendant une semaine, à Yaoundé et Douala, on a couru les vernissages dans les galeries et les entreprises partenaires, le verre de champagne à la main. Des amateurs d’art, des néophytes, des curieux. Le Ruinart Festivart a permis à chacun de plonger dans l’univers de nos artistes. Landry Mbassi, commissaire d’exposition, précise qu’on n’est pas obligés d’aimer. Apprécier l’art, c’est beaucoup plus que de regarder une œuvre à laquelle on ne trouve pas de sens et de jouer l’érudit, c’est savoir apprécier, exprimer les émotions qu’elle nous transmet.

En 2016, le Cameroun a importé plus de 4 millions d’euros de champagne, se classant ainsi 6e plus gros consommateur en Afrique. Ruinart était donc à domicile. La vieille maison a une liaison étroite avec l’art. La quasi-totalité  de son budget de communication est investi dans ce domaine par le biais de commandes sous formes de cartes blanches auprès d’artistes ou de mécénat de grandes foires. Lorsqu’on rappelle à Christian Nouboue, brand manager de la marque, le caractère élitiste d’une foire d’art organisé par une maison de champagne, il rétorque que ce sont les débuts et qu’on n’a jamais vu autant de mondes dans les galeries participantes.

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Le Ruinart Festivart est terminé mais les installations restent jusqu’à la fin de l’année pour certaines. C’est l’occasion de visiter la galerie MAM, Doual’art ou de faire un tour à l’IFC. Et si le secret pour que le monde de l’art contemporain camerounais intéresse les camerounais était les bulles? Douala, future capitale de l’art contemporain en Afrique?

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