4 QUESTIONS À MICHAELLA NOTCHE, PHARMACIENNE – MARKETING MANAGER FRENCH WEST & CENTRAL AFRICA CHEZ NOVARTIS

Michaella Notche - Pharmacienne
Crédit Photo: Peter Bille
Michaella Notche allie avec perfection sa profession et sa passion.

Michaella Notche allie avec perfection sa profession et sa passion. Pharmacienne de formation, diplômée de l’école de pharmacie de l’université de Londres, elle décide d’ajouter une corde à son arc en obtenant un master en management et marketing des industries pharmaceutiques. Sa passion pour l’Afrique, elle la vit en tentant de répondre aux problématiques rencontrées par l’industrie pharmaceutique en Afrique. D’abord en tant que responsable produit, puis manager de projet. Avec plus de 7 ans d’expérience dans l’industrie, elle est aujourd’hui manager marketing pour les pays des régions d’Afrique centrale et de l’Ouest de la société NOVARTIS, qu’on ne présente plus. Entretien.

Peu de femmes s’engagent dans des études longues telles que celles de la pharmacie. Pourquoi avoir choisi cette filière ?
(Rires) Mon père est pharmacien biologiste. Ma passion pour la recherche et la fabrication couplée à mon désir d’améliorer la qualité de vie des personnes en proposant des médicaments de qualité furent ma profonde motivation. Je suis Pharmacienne d’Industrie. J’ai également fait une école de commerce.

Quelles sont les particularités du marketing pharmaceutique ?
Le marketing pharmaceutique est un marketing assez particulier dans la mesure où les pratiques commerciales et les prix sont réglementés.
L’industrie est très régulée par la compliance. Pour les médicaments «de prescription ou dit éthiques » la promotion ne peut pas se faire sur les médias sociaux, ni à la télévision, à la radio et dans les lieux publics exceptés pour les médicaments en vente libre. Elle est réalisée via un
marketing direct par les représentants médicaux auprès des médecins.
Les produits pharmaceutiques étant vendus en pharmacie tel que prescrits par le médecin ou via le conseil ou encore en achat spontané, le médecin est donc le client ou la cible et le patient est le consommateur ou client final, cible finale. Le patient est le client direct pour les médicaments en vente libre. Les autres clients et cibles sont le pharmacien, les distributeurs/ grossistes répartiteurs, les institutions / centres de santé. Une bonne compréhension de la pathologie/maladie, de son marché, une excellente segmentation, un bon ciblage, un bon positionnement et la différentiation sont des éléments primordiaux dans le marketing pharmaceutique. Le marketing pharmaceutique est très transversal. Il allie plusieurs éléments : la science, les sciences de la santé au branding, la stratégie à la vente, mais aussi le management de projets à la formation & au développement continu des professionnels de santé, aux affaires règlementaires, à la qualité, et à la pharmacovigilance. Tout ceci permet d’impacter des vies au quotidien en s’assurant que les patients aient accès aux soins et soient approvisionnés en solutions et médicaments efficaces.

Quels sont les leviers à actionner pour stopper la propagation de faux médicaments sur le continent ?
Les faux médicaments, fléau mondial très profitable et moins contrôlé que la drogue, constituent un très grand danger pour nos populations. La prospérité de ces marchés informels est dû au faible pouvoir d’achat des populations. En effet, le prix souvent élevé des médicaments en officine ainsi que les nombreuses difficultés dans la distribution entrainant des ruptures de stocks répétitives, contraignent les patients à se tourner vers le marché parallèle des produits de la rue.
Nous devons tous, citoyens et communautés être sensibilisés sur ce fléau qui ravage nos sociétés et qui touche les couches sociales les plus défavorisées, qui se battent pour avoir accès aux soins de base et aux médicaments essentiels. Il serait donc important, au niveau de la pharmacie : De Respecter rigoureusement le circuit d’approvisionnement; les pharmacies devraient se ravitailler chez les distributeurs /grossistes répartiteurs qui eux se ravitaillent directement chez les laboratoires pharmaceutiques.
Au niveau du patient et médecin: d’acheter les médicaments en pharmacie.
Au niveau des laboratoires pharmaceutiques : de Sensibiliser et s’engager dans la lutte contre les faux médicaments ; de Mettre à la disposition des populations des médicaments de qualités à des prix abordables.
Au niveau des états : Assurer la qualité des approvisionnements, et donc renforcer les services étatiques de contrôle et d’assurance qualité.
Soyons tous responsables. La santé est un droit fondamental et inaliénable. Chacun a un rôle à jouer.

On a souvent tendance à négliger les effets de certaines maladies telles que le paludisme chez la femme enceinte. Quels en sont les potentielles conséquences et comment les prévenir ?
L’infection palustre pendant la grossesse représente un problème de santé publique majeur, comportant des risques substantiels pour la mère, le fœtus et le nouveau-né.
Une protection contre cette maladie est donc absolument indispensable. Les symptômes et les complications liés au paludisme pendant la grossesse varient en fonction de l’intensité de la transmission paludique dans la zone géographique ainsi que du niveau individuel d’immunité acquise.
Pour les zones de forte transmission, avec un niveau d’immunité acquise très élevée, l’infection par P. falciparum est généralement asymptomatique pendant la grossesse. Cependant les plasmodies pourraient être dans le placenta et contribuer à une anémie maternelle, responsable d’un faible poids à la naissance, un facteur important dans la mortalité infantile. Les effets sont plus accrus avec la première grossesse.
Pour les zones de faible transmission, où les femmes en âge de procréer ont une immunité acquise relativement faible contre le paludisme, une infection palustre pendant la grossesse est associée à une anémie, un risque accru de paludisme sévère, et peut provoquer un avortement spontané, une mortinaissance, une prématurité et un faible poids de naissance. Ici, toutes les femmes enceintes, indépendamment du nombre de leurs grossesses, sont hautement vulnérables face au paludisme.
En termes de prévention, l’OMS recommande pendant la grossesse :
l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée (MID) et dans les zones d’Afrique sub-saharienne un traitement préventif intermittent (TPI). Les TPI pour les femmes enceintes par la sulfadoxine-pyriméthamine réduisent les épisodes de paludisme chez la mère, ainsi que les risques d’anémie maternelle, de parasitémie placentaire, de faible poids de naissance et de mortalité néonatale. En outre, toutes les femmes enceintes devraient recevoir une supplémentation en fer et en acide folique dans le cadre des soins anténatals systématiques. Il est important pour la femme d’être suivi par un professionnel de santé tout au long de sa grossesse.

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