ALTEMPLOI : PLUS QU’UNE VITRINE POUR L’EMPLOI EN AFRIQUE FRANCOPHONE

En dernière année de leurs études à l’Ecole Supérieure de Commerce de Marseille, il est demandé au gabonais Alexandre Alawoe (25 ans) et au béninois Lionel Nicoue (23 ans) de concevoir un projet entrepreneurial de fin d’études. Ils pensent alors à la difficulté qu’ils ont eue l’année d’avant à trouver des stages dans leurs pays. Ainsi naît AltEmploi, un projet de site internet regroupant des offres de stage et d’emploi à destination des jeunes de la diaspora ou vivant sur le continent souhaitant travailler dans cinq pays africains : le Benin, le Gabon, le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Sénégal.

aloweAlexandre Alawoé (ci-contre) confie que le choix des pays s’est fait sur  une première base assez sommaire au regard des nationalités qui les entourent. Les pays d’Afrique anglophone ont une avance considérable concernant l’aide à la recherche d’emploi. Il existe peu de sites en Afrique francophone consacrés exclusivement à la recherche d’emploi. « Il y a des sites qui proposent des offres mais ils ne sont pas assez connus. Notre plus, c’est vraiment d’aller vers les gens. Notre premier pas a été d’avoir une forte présence sur les réseaux sociaux. Nous ne voulons pas être juste une vitrine» explique-t-il. La page d’AltEmploi a plus de 20.000 fans sur Facebook qui suivent l’évolution du projet.

Les deux étudiants se sont heurtés aux premières difficultés de leur vie d’entrepreneur pour la recherche de fonds. Face au refus des banques, ils se sont tournés vers une campagne de financement participatif. La première mobilisation est venue de leurs proches qui, croyant au projet, leur ont permis de commencer la construction du site. La campagne, qui se termine le 23 avril, a pour objectif de collecter 5.000 euros pour terminer le paiement du développement du site et financer la campagne de médiatisation qu’ils entendent lancer pour faire connaître AltEmploi dès Mai 2015.

Les cinq pays choisis ont en commun une forte population jeune et alphabétisée et des taux de chômage tout aussi élevés. Au Gabon, par exemple, plus de la moitié de la population a entre 15 et 25 ans, le taux d’alphabétisation des adultes atteint 89% mais le taux de chômage culmine à 16%[1]. Les demandeurs d’emploi font souvent face à l’absence de publications d’offres d’emploi et au népotisme dans l’attribution des postes. Alexandre Alawoe entend s’investir à 300% pour démontrer autant aux entreprises qu’aux candidats, qu’il est possible de concevoir la recherche d’emploi différemment. « De part la forte mobilisation sur nos pages internet, on sent que le projet intéresse. Il nous reste maintenant à convaincre les entreprises. On a commencé la campagne d’e-mailing. On a quelques retours. On table sur 100 à 200 offres par semaine » nous a-t-il confié.

Des sites internet comme Africarrière ou Africawork ont déjà commencé à exploiter le créneau de la recherche d’emploi digitale. Ils proposent tout aussi bien l’offre que la demande d’emploi grâce au dépôt de CV et de candidatures. Il y a cependant peu de retours quant au pourcentage de personnes ayant trouvé un emploi ou un stage en Afrique grâce à ces sites. Le défi pour AltEmploi serait d’apporter des résultats concrets au-delà de l’engouement sur les réseaux sociaux.

Alexandre Alawoe compte continuer ses études. Il devrait obtenir son diplôme d’ingénieur financier à la fin de cette année et aimerait poursuivre avec un DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion) l’année prochaine. Malgré nos interrogations par rapport à la poursuite du projet après la présentation scolaire, il affirme que son engouement et sa passion ne vont pas faiblir. « J’ai toujours eu envie d’avoir ma propre entreprise. J’ai pris goût à l’entreprenariat en me lançant dans ce projet.» affirme-t-il.

Le continent africain regorge de talents qui ne demandent qu’à apporter leur pierre à l’édifice. La multiplication des forums pour l’emploi ou la création de sites tels qu’AltEmploi permet de réellement connecter les employeurs et les talents. Les fondateurs d’AltEmploi nous donnent d’ailleurs rendez-vous le 24 avril au forum Elit’2015 de l’African Business Club. A cette occasion, ils présenteront plus en détail leur projet à ceux qui sont intéressés.

[1] Source : Banque mondiale

Tags from the story
, , , ,
More from Marie Simone NGANE (FRANCE)
QUEL MARCHE POUR VISA A ABIDJAN ?
Visa Inc., fournisseur américain de solutions électroniques de paiement va ouvrir son...
Read More
Join the Conversation

2 Comments

  1. says: okore moise

    j’ai découvert votre entité ce jour grâce à un article de gabonreviews. à priori votre action est à saluer en attendant de juger son efficience dans le temps. toutefois mettez à disposition du public toutes vos modalités d’intervention. ce serait par exemple de dire au public vos démarches au bénéfice des demandeurs d’emploi est gratuite. et si oui, ce serait quoi le coût?

  2. says: Leans IGAM'SON

    Je suis vraiment heureux d’être tombé sur ce site, j’espère qu’elle portera des fruits à ceux qui sont inscrits car il faut le dire le chômage est est mal qui mine l’Afrique et plus précisement le Gabon. Bonne continuation et chacun puisse y trouver son compte. Juste savoir vous fonctionnez comme l’ONE ou il y’a une commission à vous verser lorsque vous trouvez de l’emploi à quelqu’un?

Leave a comment
Leave a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *