Les 16 et 17 mars, s’est tenu à Genève, le troisième Africa CEO Forum organisé par le groupe Jeune Afrique, la Banque Africaine de Développement (BAD) et Rainbow Unlimited, une société suisse spécialisée dans la facilitation des liens d’affaires. Le thème de cette année était le nouveau contexte économique de l’Afrique. Initialement prévu à Abidjan, le forum a été déplacé à Genève pour cause de risques liés à Ebola.
Pendant ces deux jours, les intervenants prestigieux se sont succédés sur la scène. La star de cette année, le grand économiste Jérémy Rifkin a martelé que c’était le moment de l’Afrique. En effet, le continent pourrait être le leader de la troisième révolution industrielle. Aujourd’hui, l’Afrique est le deuxième continent à la croissance économique la plus rapide après l’Asie. Selon KPMG Afrique, 75% de la population africaine vivra en ville en 2050. Une population citadine implique de nouveaux besoins en logements, en divertissements et en infrastructures de transport, ce qui augure des activités économiques encore plus importantes sur les prochaines années.
Pour atteindre ces objectifs, il faudrait que les pays africains encouragent de véritables réformes pour créer un environnement des affaires participatif comme l’a souligné Donald Kaberuka de la BAD. « La corruption n’est pas culturelle» a rajouté Niki Gilauri, le Premier Ministre de la Géorgie. Pour Mo Ibrahim, le magnat anglo-soudanais des télécommunications, il est important de briser les frontières entre pays africains. En effet, l’importance des échanges économiques entre pays africains a été au centre de plusieurs présentations et pourrait constituer un moteur de croissance.
Outre les défis administratifs, le continent africain doit relever le défi des technologies de l’information. « Sans TIC, pas de développement » a dit Bruno Koné, le Ministre des Postes et Télécommunications ivoirien. Des pays comme le Cameroun connaissent à peine l’introduction de la 3G dans un monde qui ne communique pratiquement plus que de manière digitale. L’introduction optimale des TIC pourrait entre autres permettre une meilleure diffusion des opportunités et des actualités des entreprises sur des plateformes internet.
L’un des thèmes des conférences tenues pendant ces deux jours était la création de « champions africains ». Il faudrait que de plus en plus d’entreprises africaines se démarquent et s’imposent internationalement pour faire concurrence aux multinationales étrangères. L’autre grand défi du continent selon les participants, c’est l’expansion des entreprises familiales qui représentent aujourd’hui 80% du secteur privé en Afrique.
En marge des présentations, des rendez-vous ont été organisés entre décideurs pour nouer des contacts. Le forum s’est terminé le 17 mars lors d’un gala qui a vu l’algérien Issad Rebrab, du groupe agro-industriel Cevital et le kenyan Chris Kirubi de Centum Investments primés CEO de l’année.
De plus en plus de forums naissent avec pour but de présenter les avantages économiques de l’Afrique et de discuter des possibilités futures. Comme ses deux précédentes éditions, ce forum a réussi à rassembler de nombreux décideurs : 330 participants, politiques, entrepreneurs, économistes ou investisseurs. La qualité des intervenants et les thèmes abordés font du Africa CEO Forum, un rendez-vous majeur du continent. Il serait intéressant que les prochaines éditions aient lieu en Afrique.