LE CHEVEU NATUREL: TENDANCE OU QUESTIONNEMENT IDENTITAIRE ?

Source: Site Web So Natural So Me

« Nappy ». Il suffit de taper le mot sur les différents  moteurs de recherches pour mesurer l’ampleur du sujet. Résultat : plus de 5 millions de contenus. Pour ceux qui ne le savent pas, le mot est la contraction de l’expression « Natural and Happy ». Il désigne une personne qui porte ses cheveux crépus et naturels avec fierté. Depuis quelques années, le phénomène a envahit l’univers des beautés noires.

La tendance nous est venue des Etats-Unis et s’étend de plus en plus en Afrique Subsaharienne. Comme Oprah Winfrey  ou Solange Knowles, beaucoup de femmes du continent ont fait le choix du retour au naturel  et cette tendance capillaire gagne de plus en plus de terrains, notamment celui du web. Blogs, vlogs, forums… À l’image des coiffeuses pro, les internautes enseignent l’art de la coiffure afro à coups de tutoriels et de fiches pratiques.

En Côte d’Ivoire, de plus en plus de femmes  décident de garder leurs cheveux naturels, sans défrisage. Ces femmes s’inquiètent des dangers des produits défrisants, mais elles veulent aussi retrouver une identité africaine qu’elles revendiquent. Une tendance qui est encore cantonnée à une élite bien informée sur les dangers du défrisage. Ainsi, Fleur Ze Bi a ouvert à Abidjan un centre de conseil en soins capillaires pour cheveux crépus. « Il y a une vraie tendance de retour au naturel », confirme-t-elle. Le centre, le seul du genre en Côte d’Ivoire, a ouvert il y a un an et compte déjà 300 clientes.

Elyse-Ndongo-Nyemb: Fondatrice-du-mouvement-So-Natural-So-Me
Elyse-Ndongo-Nyemb: Fondatrice-du-mouvement-So-Natural-So-Me

Au Cameroun, les adeptes des mouvements prônent surtout le fait que garder ses cheveux crépus reviendrait moins cher que de les défriser,  et selon Elise Ndongo Nyemb, fondatrice du mouvement  « So Natural, So Me » et propriétaire du blog www.les-bidouilles-d-une-nappy.over-blog.com  ,   « tout ce dont la femme a besoin pour entretenir ses cheveux de façon naturelle se trouve dans la nature. »

On assiste effectivement à l’essor d’un véritable business autour de l’entretien du cheveu crépu : huile de Jojoba, Beurre  Karité, Huile de Coco, Savon Noir pour le lavage et le démêlage … Chacun commercialise sa petite « recette de grand-mère ». Les Marques de cosmétiques ne sont pas en reste, Nombreuses sont les entreprises comme Les Secrets de LolyActivilongShea Moisture qui prennent naissance ou se réveillent grâce à la recrudescence des crinières crépues.

Par ailleurs, Le fait que la Miss Cameroun 2015 soit une Nappy, a fait écho sur les réseaux sociaux et pour cette dernière , la décision de passer au cheveu naturel a été prise sur un coup de tête :  «  Etre Nappy c’est un état d’esprit, j’ai vu beaucoup de filles avec des cheveux naturels et c’était très beau … Je ne juge personne , et chacun fait ce qu’il veut de ses cheveux ; le plus important c’est de se sentir bien dans sa peau . » nous confie Jessica Ngoua Nseme.

Mais plus qu’une tendance beauté, le retour de la chevelure naturelle chez les femmes noires s’inscrit dans une dimension plus historique. Si le cheveu crépu attire les regards aujourd’hui, c’est qu’il était tombé dans l’oubli depuis la fin du mouvement des Black Panthers en 1966, et des années disco. Par signe de revendication politique, les Black Panthers se laissaient pousser l’afro pendant la ségrégation aux États-Unis dans les années 1960. Une décennie plus tard apparaît la musique disco, popularisée par les Noirs américains. Mais l’afro ne résiste pas longtemps aux tensions sociales, et fait profil bas dès le milieu des années 70. Et c’est là qu’entre en jeu le défrisage. Vestige de l’esclavage, il était pour les Noirs un moyen de se rapprocher physiquement de « l’homme blanc » en gommant cette différence physique, et ainsi de voir leur condition sociale s’élever.

Lire aussi : Notchagang, Noire et alors ?

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