Africa Internet Group, à la conquête de l’Afrique

Depuis quelques années, la vente de services par internet connaît un essor particulier en Afrique. Vous préparez un voyage ? Vous avez Jovago, un site internet qui permet de réserver des hôtels dans 47 pays africains. Vous voulez commander à manger ? Si vous êtes en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Maroc ou en Algérie, vous avez Hellofood. Pour faire des achats en ligne, Jumia ou Kaymu mettent en contact vendeurs et acheteurs. Pour chercher du travail, Everjobs vous propose des centaines d’offres au Sénégal, au Cameroun ou en Côte d’Ivoire. Le point commun entre toutes ces plateformes ? Africa Internet Group. En juillet dernier, au forum économique Forbes Afrique 2015, Jeremy Hodara, co-fondateur du groupe soulignait dans son discours que les revenus issus d’Internet représentent 4% du PIB du continent africain soit plus de trois fois la part qu’ils représentent dans les économies développées.

Fondé en 2012, Africa Internet Group a déjà créé 71 compagnies organisées en trois divisions ; la mise en relation de vendeurs et d’acheteurs, les petites annonces et les services financiers. Le groupe est présent dans 23 pays et a créé en trois ans, plus de 5000 emplois. Il est détenu à parts égales par MTN Group, leader télécom en Afrique, Rocket internet, société possédant des parts dans de nombreuses startups internet et Millicom, une entreprise luxembourgeoise qui possède notamment Tigo, leader de la téléphonie au Sénégal, au Rwanda, en RDC et au Tchad. Grâce à l’expertise de ces entreprises spécialisées sur les nouvelles technologies et déjà très présentes sur le secteur en Afrique, Africa Internet Group adapte sa stratégie aux habitudes de consommation de chacun des pays dans lesquels il s’installe. De plus, l’entreprise bénéficie de moyens de financement conséquents qui lui permettent de lancer en même temps autant de plateformes dans des pays différents.

En juin 2015, Africa Internet Group a lancé son nouveau site internet : Vendito. Cette nouvelle plateforme de services est une variante africaine du site « le bon coin ». En publiant des annonces gratuitement sur le site, les utilisateurs pourront vendre ou acheter toutes sortes de biens. Dans un premier temps, Vendito a été lancée au Cameroun, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Tanzanie et à Madagascar. Le but de l’opération étant de créer des plateformes assez fortes pour attaquer des marchés déjà matures comme le Nigéria ou l’Afrique du Sud. En effet, en choisissant d’être des pionniers sur les nouveaux marchés, AIG positionne Vendito en leader du e-commerce dans ces pays-là. La plateforme pourra alors en gagnant en rentabilité et notoriété s’attaquer aux grands groupes déjà établis ailleurs. Le groupe envisage de faire de Vendito la première plateforme de petites annonces gratuites en Afrique.

Le 3 Mars 2015, Africa Internet Group a éclaré avoir levé plus de 300 millions de dollars. 75 millions ont été investit par AXA, et 225 millions ont été injecté par MTN, Goldman Sachs et Rocket Internet.

Cette levée de fonds prouve que les besoins en matière de mise en relation entre offres et demandes de service en Afrique sont réels. Africa Internet Group, en 3 ans, a réussi à cibler les plus grands axes de demande et les a exploités. La société veut clairement se placer en tant que pionnière sur tous les secteurs. La plupart de ces investissements ne devraient être rentables que dans les 3 à 4 années prochaines selon Sacha Poignonnec, son directeur. Au-delà des possibilités énormes que l’entreprise crée dans chacun des pays dans lesquels, elle s’implante, on peut se demander quelle sera la place laissée aux entrepreneurs ne bénéficiant pas des mêmes moyens et souhaitant investir dans l’e-commerce africain. Africa Internet Group a créé une sorte de « fast-food business » à coup de centaines de millions d’euros qui laisse peu de place à la concurrence…

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