Saviez-vous qu’il existe seulement une douzaine de pays dans lesquels le mobile money peut être utilisé pour envoyer et recevoir de l’argent ? Saviez-vous que ces pays sont exclusivement africains[1] ? Saviez-vous également qu’il existe 10 pays en Afrique dans lesquels le nombre de comptes mobile money dépasse celui des comptes bancaires classiques[2] ? Je pourrais continuer comme ça pendant des heures, je n’aurais aucun mal à vous présenter des chiffres qui illustrent le terrain que les nouvelles technologies occupent désormais sur le continent.
Allez, une dernière question pour la route…
Vous étiez-vous rendus compte qu’il y’a encore 10 ans, WhatsApp n’existait pas ? Difficile d’y croire, tant la plateforme de messagerie est entrée dans les usages quotidiens. Avec plus d’1 milliards d’utilisateurs dans le monde, dont quelques centaines de millions en Afrique, WhatsApp est sans doute l’exemple le plus tangible de la transformation des habitudes africaines. On y échange avec ses proches, on y organise des événements, on s’y divertit, et on y consomme ! En 2015, l’agence digitale Kouaba annonçait dans son étude sur la solution de messagerie que 25% des utilisateurs WhatsApp au Cameroun avaient déjà effectué un achat via la plateforme, tandis que 32% d’entre eux estimaient qu’il serait plus simple d’y d’effectuer des achats. Il a donc fallu une petite poignée d’années aux Tech pour bouleverser complètement les usages.
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S’aligner pendant des heures pour payer une facture, marcher des kilomètres pour aller voir un médecin, être assis dans une classe de 200 élèves, dépendre de l’électricité pour consommer du contenu audiovisuel … Dans quelques années, ces réalités africaines seront mises sur le banc de touche grâce aux Tech et à la créativité des entrepreneurs du continent. Au Kenya, 7 personnes sur 10 connaissent et utilisent le portefeuille électronique M-pesa pour effectuer tout type d’opérations courantes. Au Sénégal, l’agrégateur de paiements Intouch, opère avec 40 000 transactions au quotidien. Au Ghana, Chalkboard Education, permet aux étudiants de suivre des cours sur un mobile, sans avoir forcément besoin d’un smartphone ou d’une connexion internet. En un an, la startup est passée de 78 à 4000 comptes étudiants ouverts et utilisés. Un an après son lancement en 2011, la plateforme IROKOtv de Jason Njoku comptabilisait déjà 500 000 utilisateurs actifs. Entre 2017 et 2018, le magnat du divertissement nigérian attends une augmentation de 150% de sa base d’abonnés, qu’on évalue à plusieurs millions d’âmes.
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Les Tech ont permis à l’Afrique de se positionner comme une terre d’innovations. Habitués à faire plus avec moins, les africains inventent des solutions d’une efficacité redoutable, qui finissent par servir de modèles dans divers coins de la planète. C’est entre autres le cas du « Systeme des Agents de Santé Communautaire » au Rwanda. Ce sont des agents de santé qui sont recrutés, formés et rémunérés pour accompagner des patients vers la guérison. En général, ils viennent du même milieu que les patients dont ils ont la charge, et travaillent pour la communauté. Ce système a été mis en place par la suite à Haïti, au Mexique, puis dans les quartiers pauvres de Boston, où il aurait globalement permis de réduire les dépenses médicales de près de deux tiers. La technologie nous va si bien…