Mr. Moulay Hafid ELALAMY : « Il n’y a pas d’émergence individuelle, il n’y a que de la co-émergence »

Moulay Hafid Elalamy / Photos : Royaume du Maroc

Par Jules Hervé Yimeumi

Co-organisé par Publicis Groupe et le Groupe Les Echos, Viva Technology (ou encore VivaTech) est le rendez-vous mondial des startups et de l’innovation. Cet événement international se tient chaque année à Paris. Parmi les pays Africains qui ont brillé par leur présence, on compte le Maroc, actuellement en pleine transformation numérique. Nous avons eu le plaisir de poser 3 questions en Mai dernier à Mr. Moulay Hafid ELALAMY, Ministre de l’industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique.

Monsieur le Ministre, peut-on connaître le sens de la participation du Maroc à Vivatech ?
C’est un salon qui est devenu important, qui a une place au niveau international et qui va concurrencer dans les prochaines années le Consumer Electronic Show de Las Vegas. Maurice Levy, qui en est le président, a fait un travail remarquable avec ses équipes. Le Maroc a une vraie volonté de développer le numérique aujourd’hui. Sa majesté le Roi Mohammed 6 souhaite que notre Royaume intègre le monde digital tout en entrainant dans son sillage l’ensemble des pays frères qui souhaitent utiliser le Maroc et ses compétences pour émerger à leur tour.
C’est la raison pour laquelle le stand du Maroc a été mis à disposition dans un premier temps cette année aux startuppeurs marocains, et dans un second temps l’année prochaine à l’ensemble des startuppeurs Africains. Ils sont chez eux sur notre stand, qu’ils viennent collaborer avec nous.

Quel avenir pour la Fintech en Afrique ?

L’agence du développement du digital (ADD) a été créée tout récemment. Quel est le contenu de l’ADD et quels sont les objectifs de cette agence ?
En effet nous avons créé l’ADD cette année. Elle a plusieurs axes de développement dont voici les principaux. Premièrement, la mise en place de la stratégie de l’État en matière de développement du digital. Dans ce cadre, nous allons déployer les programmes e-gov, ayant vocation d’améliorer le service rendu aux citoyens par l’utilisation du web. Nous avons énormément de services qui ont été développés sur le terrain, mais n’ont pas tous été mis à la disposition du citoyen au niveau souhaité. Nous y travaillons. Le deuxième axe est celui de la formation, mais surtout de l’accompagnement de tous les acteurs du développement : grands groupes, SSII, startups, et toutes les structures qui ont besoin d’avoir du digital dans leur activité pour améliorer leur productivité ou leur capacité commerciale. L’ADD se doit d’être une plateforme ouverte sur l’ensemble du continent Africain, afin de permettre aux talents africains d’émerger. Nous pensons profondément qu’il n’y a pas d’émergence individuelle. Il n’y a que de la co-émergence. Nous avons envie de travaillons avec d’autres pays Africains sur ce sujet. Nous espérons que cela donnera des résultats.

Le Maroc est perçu comme un hub Africain, notamment dans les domaines aériens et industriels. Qu’en est-il du numérique aujourd’hui ?
Le Maroc fait partie des 10 pays Africains en avance en ce qui concerne le digital. On pourrait faire mieux. Mais l’objectif ce n’est pas d’être premier ou dernier, c’est de pouvoir ensemble utiliser le digital pour faire émerger nos pays. De même que l’avènement du mobile a changé les usages dans nos pays, et changé la vie de millions d’africains, la digitalisation du continent permettra aussi de gagner énormément de temps en termes de développement. Nous allons donc nous y attacher et entrainer avec nous tous nos frères Africains qui sont engagés dans la même dynamique. Certains d’entre eux sont en avance sur certains domaines, nous le sommes sur d’autres. Eh bien, mettons-nous ensemble, et partageons afin de permettre à l’Afrique d’aller plus haut. Sa majesté le Roi disait lors de sa dernière visite en Afrique « Il faut que le Sud fasse confiance au Sud ». C’est l’attitude à avoir. L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique. Nous avons des talents énormes dans notre jeunesse, mettons les en valeur, aidons les à émerger.

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