Envoyer un paquet depuis l’étranger, de nombreuses personnes de la diaspora et du continent connaissent la difficulté. Les délais et les coûts exorbitants sont contraignants. Pour remédier à ces problèmes, de nombreux services ouvrent, permettant à leurs usagers de faire du transport de colis entre particuliers. Frank Nguekam, Hervé Noumbi Ndongo et Tonga Philippe travaillant respectivement dans l’e-marketing, le développement logiciel et l’accompagnement de l’innovation ont créé Qui go au pays, un service qui permet de mettre en relation des voyageurs et des personnes souhaitant envoyer des colis sur les mêmes trajets.
“Qui Go c’est d’abord des personnes réunies au sein d’une communauté” expliquent les trois entrepreneurs. En décembre 2014, un groupe Facebook a été créé et compte aujourd’hui plus de 5612 membres. Le site web a vu le jour en août 2015 pour permettre aux utilisateurs inscrits de déposer leurs annonces d’envoi ou de transport. Chacun peut ainsi choisir, selon ses critères, l’annonce adéquate et recevoir automatiquement des notifications en rapport à ses besoins. Une fois les deux parties d’accord sur les détails de la rencontre, la récupération / dépôt du paquet peut avoir lieu.
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Sur le même principe, on retrouve KakoExpress, Kivaopays, PiggyBee ou Reciproch. A la question de savoir, qu’est-ce qui les différencie de ces solutions, les créateurs de Qui Go répondent: “Le réseau est construit par les membres, la confiance est forgée par les membres, le prix est fixé par les membres, la réactivité est directement liée à l’implication des membres. La communauté est à la base du système […] La principale différence réside dans le fait que certaines sont payantes, alors que nous avons fait le choix de ne pas faire payer aux utilisateurs notre service de mise en relation.”
Depuis le démarrage de la plateforme, 2000 Kg ont été mis à disposition par des voyageurs au départ de 29 villes de différents pays (France, Italie, Allemagne, Angleterre, Canada, Suisse, États Unis…) pour un prix moyen de 5,5€/kg. Surfant sur l’uberisation croissante de la plupart des services, l’équipe souhaite accroître le nombre de membres actifs, tout en fidélisant ses “early adopters” et améliorer l’expérience utilisateur sur les différents outils à disposition des membres. Ils laissent d’ailleurs penser que les smartphones seront au centre de ce changement. Pourquoi pas une application? Pour l’instant, leur principal souci est d’amener les utilisateurs à se servir plus souvent du site internet au lieu de se rendre systématique dans le groupe facebook. En effet, il est difficile pour les administrateurs de réellement régulariser les transactions sur facebook. De plus, l’utilisation du site leur permettrait sur le long terme de rentabiliser leur investissement.
Pour les trois entrepreneurs, la diaspora doit “devenir un intermédiaire entre les acquis des pays dits développés et les attentes du continent africain.” Alors que les vacances battent leur plein, n’hésitez pas à proposer vos kilos en trop pour le transport entre particuliers. Ce système d’entraide pourrait devenir un moyen de communication privilégié entre les continents.