LES « PUSH PUSH MEN » DU CAMEROUN ANGLOPHONE

Le restaurant IYA, niché au pied du Mont Cameroun dans une ancienne bâtisse coloniale est devenu un des lieux incontournables à visiter à Buea. Photo : IYA (a Shoreditch Ltd. Company)"

Le 26 mars 2016, les lions indomptables disputent un match contre l’Afrique du Sud. Le pays tout entier, qui avait commencé à se désintéresser des performances de l’équipe nationale de football, est devant la télévision. Tout le monde veut voir le nouveau stade de Limbé. Ville côtière située dans le Sud-Ouest, Limbé est l’une des agglomérations retenues pour accueillir les infrastructures liées à la Coupe d’Afrique des Nations que le Cameroun devrait recevoir (féminine, courant 2016 et masculine en 2019). Limbé est une ville en mouvements comme Buea, Bamenda ou Kumba, ces villes porte-étendards d’un Cameroun anglophone qui bouge.

Plus de 40 ans après la réunification des Cameroun anglophone et francophone, le mariage peine toujours à trouver son équi- libre. Les camerounais anglophones se sont souvent sentis marginalisés. La proportion anglophone est passée de 21 % de la population du pays en 1976, à 16 % en 2015. Indomptables malgré tout, les « anglos » comme les appellent péjorativement les autres camerounais sont en train de faire du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays, l’un de ses plus grands pôles de croissance.

La région du Sud-Ouest est la plus prolifique. Buea est désormais surnommée la « Silicon mountain » en raison du nombre important de startups technologiques qui y naissent. Rien ne prédestinait réellement la ville à devenir la capitale numérique du Cameroun. En 2012, Njorku est la première start-up à sortir du lot en apparaissant dans le classement des 20 start-ups qui comptent en Afrique, publié par le célèbre magazine Forbes Africa. Cette distinction a été le premier signe révélateur du dynamisme de la région. Depuis 2015, Buea accueille la conférence annuelle #SMCON qui réunit près de 500 développeurs, designers et hackers de la région pour des cours et des conférences dans le but de les inspirer. De nombreuses autres success stories ont suivi depuis: Pursar, Agro-hub, Feeperfect et l’incubateur ActivSpaces qui organise des bootcamps pour aider les jeunes startup.

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