Ces cinq dernières années ont vu l’image de l’Afrique changer. Elle est devenue plus intéressante. Elle plait tellement que de plus en plus d’Africains vivant hors du continent se sont risqués à tenter l’aventure du retour : Ce sont des Repats. Ils fascinent, constituent parfois un cercle fermé. Leurs profils et les raisons de leur retour sont souvent inconnus du grand public.
L’équipe d’Inspire Afrika a voulu étudier et comprendre ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur.
QUI SONT LES REPATS AFRICAINS ?
Nous avons tenté de répondre à cette question à travers un sondage soutenu par l’association AfricaFrance et mené par AVAKO Group, cabinet d’études basé à Abidjan.
Nous avons aussi voulu apporter des réponses à la diaspora dont les membres se demandent s’ils sont faits pour retourner en Afrique. Nous avons donc organisé un Inspir’Talk dédié à la question des Repats le 23 juin dernier dans les locaux du MEDEF à Paris.
L’espace de quelques heures, des repats venus de Yaoundé, d’Abidjan, de Lagos, de Libreville et de Casablanca se sont réunis pour éclairer la diaspora sur ce choix décisif qu’est le retour.
Oui ! Le retour est encore considéré comme un risque car les réalités sur le terrain mènent parfois à des déceptions, voire des désillusions. Pourtant il s’agit de rentrer chez soi… Est-ce encore chez soi après plus de dix ans passés ailleurs ?
La question que l’on doit se poser est celle-ci : Comment convaincre des Africains qualifiés – surtout ceux formés dans des domaines hors du commun – de la nécessité de rentrer en Afrique ?
La création d’emplois qualifiés et destinés aux membres de la diaspora par le secteur privé et/ou le secteur public boosterait fortement le retour de la diaspora. Et si les salaires suivent, alors ce sera le jackpot ! Nos chiffres confirment qu’un effort est fait dans ce sens car les repats connaissent une évolution salariale de 45% en moyenne une fois qu’ils ont trouvé un emploi.
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La diaspora aussi veut contribuer à l’émergence de cette nouvelle Afrique. La preuve, 63% de nos répondants sont rentrés parce qu’ils voulaient avoir un impact sur le continent.
Comme il est vrai que l’Afrique représente au moins 54 réalités, tous les repats ne se ressemblent pas. Certains n’avaient jamais vécu en Afrique et ont voulu y retourner car ils ne se sentaient pas chez eux en Europe ou aux Etats-Unis. D’autres sont rentrés pour entreprendre ou pour reprendre une activité familiale.
Mais quelques soient les raisons de leur retour, parlez leur, et deux conseils reviendront presque automatiquement. Le premier est de savoir s’adapter : Il faut apprendre à vivre avec les coupures d’électricité. S’adapter c’est aussi être créatif en transformant les manquements en opportunités. (Avis aux entrepreneurs !).
Le deuxième est de faire preuve d’humilité. Gardons en tête que l’Afrique n’a pas attendu les Repats pour connaître son essor. D’ailleurs, les entrepreneurs qui attirent les médias internationaux sont principalement des locaux. Vous ne serez pas le bienvenu si vous les regardez de haut.
Notre sondage couplé au dernier Inspir’Talk a réussi à établir un fait : Il faut être outillé pour rentrer en Afrique.
L’information étant essentielle pour prendre une bonne décision, c’est avec beaucoup de fierté, mais aussi d’humilité, que nous vous présentons ces chiffres qui, nous l’espérons, vous convaincront (ou pas) d’oser l’Afrique.