AU NIGERIA, SHESECURES FORME LES FEMMES À LA PROTECTION DES DONNEES

Sophina Kio-Lawson et Lilian Douglas pour Inspire Afrika

Caleb Barlow, Vice-Président de IBM Security prédit dans un article du magazine TechRepublic que dans un avenir proche, l’Intelligence artificielle sera à l’origine d’une mutation des usages en matière de cybersécurité. Les entreprises vont commencer à protéger leur données en utilisant cette technologie, tandis que les cybercriminels vont s’en servir pour les attaquer. Le continent Africain sera-t-il prêt à temps pour cette guerre ? Rien n’est moins sûr. Mais en attendant, certains organisent déjà la résistance.  C’est le cas de Sophina Kio-Lawson et Lilian Douglas. L’une est ingénieur en sécurité informatique, et l’autre est analyste en cyber sécurité. A deux, elles ont créé l’association SheSecures, qui forment les femmes aux enjeux de la cybersécurité sur le continent.

Inspire Afrika Magazine : Pouvez-vous nous parler de l’initiative SheSecures ?

Sophina Kio Lawson : SheSecures est une association basée à Lagos, dédiée aux jeunes femmes qui travaillent dans le domaine de la cybersécurité ou qui s’y intéressent. A travers cette initiative, nous souhaitons mieux faire connaître les problématiques liées au digital et à la cyber-sécurité en Afrique. Nous voulons également encourager les professionnelles du métier  à partager leur connaissances et à coacher celles qui manifestent de l’intérêt dans ce domaine. Notre mission ne s’arrête pas là. Nous avons également pour ambition de former les enfants à la maîtrise de l’usage d’Internet.

Lilian Douglas : Seulement 11% des femmes actives dans le monde travaillent dans le domaine de la cyber-sécurité. Nous souhaitons contribuer à améliorer cette statistique, pour qu’on puisse voir plus de femmes prendre la parole dans le milieu.

La technologie vous va si bien ….

IAM : Quelles sont les principales activités de l’association ?

LD : Nous organisons des bootcamps 100% féminins autour du digital et de la cyber-sécurité, pour les étudiantes et/ou pour les femmes qui souhaitent changer de carrière. Nous organisons également des conférences, afin de créer un réseau solide entre les professionnelles du secteur et celles qui s’y intéressent. Nous rendons disponible gratuitement et autant que faire se peut toute la littérature et la documentation autour de la cyber-sécurité.

IAM : Il y’a peu de femmes dans les Tech et encore moins en cyber- sécurité. Pourquoi à votre avis ?

SL : De manière générale, les femmes présentes dans les Tech sont peu valorisées et donc peu visibles dans leur milieu. On ne leur donne pas la parole. Cela contribue à créer une sorte de mystère inutile autour des Tech. Celles qui veulent s’engager dans ce type de carrière n’ont personne à qui s’identifier, et donc parfois elles laissent tomber car elles ne veulent pas prendre le risque de se tromper. Notre mission est de trouver ces femmes et de braquer les projecteurs sur elles, afin qu’elles partagent leur réalisations, qu’elles fassent connaître leurs différents métiers, et qu’elles soient une source d’inspiration pour les autres. Même si le milieu de la cybersécurité est encore très fermé, les choses sont en train de changer petit à petit quand il s’agit de technologie en général. Les femmes s’y intéressent de plus en plus.

LD : En effet, il y’a pas mal d’associations qui œuvrent désormais pour une meilleure visibilité des femmes dans les Tech, notamment ici au Nigéria. J’ai d’ailleurs démarré ma carrière dans les Tech grâce à ce type d’association. J’ai fait des études en informatique, et j’ai pu avoir mon diplôme. Je voulais travailler dans une grosse entreprise du pays. Mais, je n’avais pas reçu de formation professionnelle ni de conseils pour m’orienter. J’avais un diplôme en Informatique, certes, mais la vérité c’est que je ne savais pas quoi en faire. Ne trouvant pas de job, je me suis donc résolue à faire une formation en couture. Un jour, j’ai découvert l’initiative PinkIT, lancée par Abiola Illupeju, qui forme les femmes à la programmation. Je me suis inscrite, et c’est ainsi qu’a démarré ma carrière dans les Tech. Donc oui, il y’a plusieurs initiatives pour encourager les femmes à s’impliquer dans les Tech. D’ailleurs, une de nos sources d’inspiration est Ire Aderinokun, femme développeur très impliquée dans la communauté Tech au Nigeria.

Lire l’article entier en page 16 de votre magazine 

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