#REPATSTORIES : KORÉDÉ ODJO-BELLA, DIRECTRICE DÉLÉGUÉE LAGARDERE ACTIVE CÔTE D’IVOIRE

Le parcours de Korédé Odjo-Bella est riche en mouvements ! Nigériane, Béninoise et Française, elle vit et travaille aujourd’hui à Abidjan, après avoir construit sa carrière entre la France, l’Espagne, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, avec de fréquents voyages sur toute l’Afrique à partir de 2004. Un vrai mélange des cultures ! Elle nous raconte son parcours et les projets de Lagardère Active Radio International (LARI) sur le continent.

 Vous avez une carrière riche ! Vous avez commencé à travailler en France, puis avez enchaîné en Côte d’Ivoire en 2004. Vous êtes revenue en France, où vous avez été Directrice Marketing pour Canal+ Afrique. Vous êtes ensuite retournée en Côte d’Ivoire, où vous avez été à la tête du Marketing chez Wari, avant de rejoindre Lagardère Active. Qu’est ce qui a motivé ces allers et retours ?

Les opportunités professionnelles tout simplement, qui, très souvent, étaient en harmonie avec ma vie familiale. Aujourd’hui, même si je retourne travailler en Occident, ce serait pour un poste sur l’international, notamment sur le marché Africain, car c’est un marché que je maîtrise aujourd’hui.
Il faut également avouer que quand on a vécu entre plusieurs cultures, on fini par s’attacher à chacune d’entre elles. C’est une vraie richesse sur les plans personnels, professionnels et culturels. Dans ce contexte, il faut avoir beaucoup d’ouverture d’esprit : ce qui marche d’un côté ne marche pas forcément de l’autre. J’apprends tous les jours en Côte d’Ivoire, mais j’apprends tout autant quand je retourne en France. Il y a des nouvelles choses qui se mettent en place et qui ne ressemblent pas à celles que j’ai laissé.

Inspire Afrika porte un fort intérêt pour les repats. Avez-vous une anecdote à partager ou un conseil à donner à toute personne qui souhaiterait rentrer s’installer sur le continent ?

Je n’aurais qu’un seul conseil : rentrez sur le continent avec l’esprit ouvert !
Il existe plusieurs Abidjan. Et celui que je préfère, c’est le Abidjan cosmopolite, urbain et moderne, loin des clichés. Les gens sont connectés et viennent d’univers divers et variés.
Une chose qui m’a marquée en Côte d’Ivoire, ce sont les expressions très imagées que les Ivoiriens utilisent. Certaines sont en « nouchi », le créole local, qui est un mix entre le français et toutes les autres langues locales.
Mon expression favorite ? « C’est non qui amène palabre ». Pour dire qu’il y’a plusieurs manières de dire « oui ». Il peut servir à affirmer ou confirmer quelque chose, mais il peut aussi être simplement courtois, pour éviter des débats ou des conflits inutiles. C’est plus un « j’ai compris » qu’un signe de véritable adhésion. Chez les Ivoiriens, il faut donc bien faire attention à la tonalité ou à l’intensité du « oui » que vous recevez. D’ailleurs moi aussi j’utilise très souvent le second « oui » pour éviter les « palabres »[1] (rires).

Originaire du Sénégal, Penda Diop Cissé est rentrée s’installer en Côte d’Ivoire après une carrière remplie en Occident

Korede (à gauche), présente ELLE.CI entourée de ses équipes

Quelles ont été les difficultés auxquelles vous avez fait face en arrivant en Côte d’Ivoire ? Est ce qu’il y’a quelque chose que vous feriez différemment ?

J’ai eu beaucoup de chance, je n’ai pas vraiment eu de difficultés. J’ai toujours trouvé où me loger facilement (rires). Plus sérieusement, je ne pense pas avoir eu des difficultés particulières, parce que encore une fois, j’ai toujours eu une certaine ouverture d’esprit.
Par contre, j’ai eu du mal au début à trouver la ressource humaine adéquate. Dans chacune de mes fonctions, j’ai été amenée à mettre en place des équipes et à les former. Il était difficile de trouver la bonne ressource au bon endroit. L’une des solutions pour y arriver : mettre en place ses repères et se construire un réseau solide.

Quelles sont les activités et les projets de Lagardère sur le continent ?

Depuis Septembre 2015, je travaille sur les projets Lagardère en CIV. Nous avons lancé plusieurs activités et le groupe compte se développer plus largement en Afrique.
La première activité que nous avons lancée est Vibe Radio. Il s’agit d’une radio FM qui se décline à travers une application et un site internet, qui génère plus de 100 000 visiteurs uniques par mois. Vibe Radio dispose aussi d’un environnement social media très riche, qui se décline également en événementiel. Nous avons couvert près de 125 événements en 2 ans. Ces performances sont en constante progression.
La seconde activité est le projet DIFFA (Distribution Internationale de Films et Fictions Africains), qui a pour but de permettre aux producteurs et réalisateurs africains d’être visibles et distribués sur toutes les plateformes possibles.
Chez Lagardère, nous croyons en l’impact du digital et à son développement rapide dans le monde, notamment en Afrique. Quoi de plus juste donc que de lancer notre 3ème projet, Elle.ci, sur le digital. Il s’agit de la 46ème édition dans le monde, la seconde en Afrique, la première sur l’Afrique Francophone, et l’unique qui soit 100% portée sur le web.
Nous avons observé au travers de différentes études que les femmes en CIV et globalement en Afrique Francophone sont demandeuses de contenus féminins qui leur sont proches, tout en gardant certains standards internationaux. Elle.ci est donc un savant mélange entre contenus locaux et contenus internationaux pertinents. La force de Elle.ci, c’est d’être un média gratuit et en ligne, accessible à tous. Si nous avions opté pour une version papier comme dans les autres pays, le magazine aurait eu un coût et n’aurait pas été accessible au plus grand nombre. L’application par la suite, permettra aux lecteurs de consulter le contenu du magazine sans connexion.

Pourquoi le choix de la CIV au détriment d’autres pays comme le Sénégal par exemple où vous êtes également présents ?

La Côte d’Ivoire est au cœur de l’activité économique en Afrique de l’Ouest. C’est aussi un important pôle culturel. Par ailleurs, le fait que plus de 43% des ivoiriennes soient connectées a aussi beaucoup pesé dans la prise de décision.
Elle.ci s’adresse à la femme qui vit en Côte d’Ivoire, mais aussi à celle qui se sent proche de la Côte d’Ivoire (les femmes issues de la diaspora d’Afrique Francophone ou d’autres pays de la sous région). Plusieurs d’entre elles peuvent donc s’identifier à notre contenu.

Quelle est la stratégie derrière le lancement de Vibe Radio et quel est son positionnement ?

Vibe est une radio musicale dynamique et urbaine, qui s’adresse aux jeunes, et surtout aux personnes jeunes d’esprit. Toutes les générations sont donc concernées et peuvent écouter cette radio. Nous produisons un 6h/9h qui touche plusieurs sujets_ actualité, actualité people, jeux, musique_ et plusieurs générations.
Vibe Radio s’écoute de plusieurs manières : soit sur la fréquence FM 94.6, soit via les Bouquets CANAL+, soit via l’application et le player disponible sur le site internet de la radio.
Contrairement à ce qu’on pense, les jeunes écoutent beaucoup la radio, qui est le seul média mobile et peu cher en dehors d’internet.

Relisez notre focus sur le divertissement en Afrique francophone 

Elle.ci et Vibe Radio : quelles ambitions dans les 5 ans à venir ?

Nous espérons voir Elle.ci devenir le média féminin de référence sur toute l’Afrique Francophone et pour toutes les femmes qui y vivent ou qui y sont proches. Quant à Vibe Radio, nous la voyons leader des radios commerciales dans la sous région, et présente dans plusieurs géographies.

[1] Histoires, conflits
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