LA GESTION D’ACTIF, UNE ACTIVITE EN PLEIN ESSOR EN AFRIQUE CENTRALE

Dans le dynamique et en constante évolution secteur financier de l’Afrique Centrale, l’Association des Sociétés de Gestion de Portefeuille d’Afrique Centrale (APSGPAC) se distingue comme un levier essentiel pour accélérer l’éducation financière des populations. À la tête de cette organisation influente se trouve Priscille Noëlle KOUO NGAMBY, qui est également la dirigeante d’EDC Asset Management, une société de gestion d’actif qui opère en Afrique Centrale.. En tant que présidente de l’APSGPAC, elle joue un rôle crucial dans la promotion des meilleures pratiques de gestion de portefeuille, tout en œuvrant pour renforcer la coopération entre les différents acteurs du marché et les sociétés de gestion d’actif.

Mission et vision de l’ASGPAC
Créé le 19 Octobre 2020 et officiellement active depuis le 26 Novembre de la même année, l’Association des Sociétés de Gestion de Portefeuille d’Afrique Centrale (ASGPAC) joue un rôle crucial dans la promotion de l’activité de gestion d’actif. Véritable levier du développement économique et financier de la région de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), cette association regroupe les principales sociétés de gestion de portefeuille opérant dans les pays membres de la zone, à savoir le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale et le Tchad. L’ASGPAC a quatre principale mission.. D’abord, elle contribue à l’évolution de la règlementation des sociétés de gestion sur les réformes qui concernent le secteur à travers une collaboration étroite entre la Commission de Supervision du Marché Financier (COSUMAF), le régulateur de la zone, mais aussi avec les autres acteurs que sont la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), et la Bourse des Valeurs Mobilières d’Afrique Centrale (BVMAC). Ensuite, elle s’emploie à promouvoir l’éducation financière auprès des investisseurs afin de faire évoluer le marché des capitaux de la zone CEMAC. Enfin, l’association a la responsabilité de la représentation et de la défense des intérêts de ses membres auprès des autorités du marché des capitaux régional, des pouvoirs publics et de tous les partenaires et opérateurs du marché des capitaux de la CEMAC. Selon sa présidente, le bureau nommé il y a quelques mois exécute un mandat d’opportunité. « Opportunités dans la mesure où nous sommes résolument engagés au cours de ce mandat à centrer l’ensemble de nos efforts sur l’éducation financière et à œuvrer auprès des autorités pour une finance plus inclusive via la gestion d’actifs. C’est ainsi que nous parviendrons à passer un cap et à nous inscrire durablement dans les habitudes d’investissement des citoyens de la zone CEMAC », explique Priscille Noëlle KOUO NGAMBY. Même si l’inclusion financière en Afrique Subsaharienne est passée de 23% en 2011 à 43% en 2017, il existe plusieurs disparité et l’investissement sur le marché des capitaux n’est pas encore une habitude ancrée en Afrique Francophone.

La Gestion d’Actifs en Zone CEMAC
La gestion d’actifs est une activité très peu connue en Afrique, et encore plus dans la zone CEMAC. Noëlle KOUO la définit comme « une activité financière qui a pour objectif de créer, gérer, faire fructifier et maximiser les bénéfices de produits ou placements financiers confiés par des entreprises ou des investisseurs particuliers ». L’objectif des sociétés de gestion d’actifs est de dégager le meilleur rendement possible en fonction du niveau de risque choisi et du profil de l’investisseur. Pour atteindre cette objectif, les gestionnaires d’actifs analysent les évolutions économiques et les impacts des changements connus dans les divers secteurs d’activités. Activité règlementée, les sociétés de gestion d’actifs proposent deux types de service de gestion à savoir la gestion sous mandat et la gestion collective. Selon la Présidente de l’ASGPAC, « la gestion sous mandat gère le compte d’un seul client ou d’un groupe de clients qui lui a délégué la gestion du fonds, alors que la gestion collective se fait à travers un Fonds Commun de Placement dans lequel on retrouve un grand nombre d’investisseurs et de parts, géré selon une même orientation stratégique ». L’activité prend un envol certain car la zone CEMAC compte 15 Sociétés de Gestion, dont 12 au Cameroun, 2 au Congo et 1 au Gabon, toutes agréées par la COSUMAF. L’ensemble de ces sociétés gèrent plus de 635 Milliards de FCFA d’actifs dont plus de 40% seraient gérés par le leader du secteur, Harvest Asset Management. Les sociétés de gestion d’actifs investissent principalement en valeurs mobilières (actions ou obligations) ou en biens immobiliers avec des taux d’intérêt pouvant aller jusqu’à 7% et suscitant même l’intérêt des investisseurs étrangers..

Defis et perspectives
Malgré ces progrès, le secteur de la gestion d’actifs en Afrique Centrale fait face à plusieurs défis. La volatilité économique, mais aussi la démocratisation du marché financier. « A ce jour, nous comptons environ 2 000 investisseurs pour une population de plus de 60 millions d’âmes en Afrique Centrale. Le volume des fonds sous gestion provenant en majorité (plus de 90%) des clients institutionnels dits qualifiés, qui représentent moins de 10% de la base d’investisseurs », déplore Noëlle KOUO, portevoix des sociétés de gestion d’actifs qui souhaitent que tous les types investisseurs, des ménages aux PME puissent tirer parti des opportunités de placements qu’offre le marché financier. Cette absence de démocratisation est aussi liée à l’inclusion financière qui, selon la Société Financière Internationale serait de moins de 40% en zone CEMAC. On peut d’ailleurs remarquer que moins les gens sont dotées d’éducation financière, plus ils sont enclins à succomber à des offres fantaisistes proposées par des sociétés non agréées. Pourtant l’activité de gestion d’actifs est, du fait de sa sensibilité, une activité hautement règlementée. La professionnelle en gestion d’actifs explique que « L’agrément et les habilitations sont les premières obligations imposées par la règlementation aux assets managers. Agrément de la société et de son mandataire social mais aussi habilitation pour certaines fonctions clés au sein de l’asset manager. Vous ne pouvez pas exercer notre activité si vous n’avez ni agrément, ni habilitation. »

Cependant, les perspectives pour la gestion d’actifs en zone CEMAC sont prometteuses. L’évolution de la règlementation et l’amélioration des infrastructures technologiques qui permettent aux sociétés de gestion d’actifs de répondre de manière personnalisée aux besoins spécifiques des clients liés à l’environnement économique y contribuent grandement.

L’Association des Sociétés de Gestion de Portefeuille d’Afrique Centrale joue un rôle vital dans le développement du secteur de la gestion d’actifs en zone CEMAC. Grâce à ses efforts de elle contribue à créer un environnement propice à l’investissement sur les marchés financiers.

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