WEB SERIES : L’AVENIR DE LA TÉLÉVISION AFRICAINE ?

A la base consommateur de productions Américaine, Française et Sud-Américaine, le public Africain devient peu à peu à son tour producteur de contenus. L’expansion d’internet dans les pays Africains a donné à ceux-ci une plateforme pour promouvoir leur culture. Clips vidéo, sketchs, journaux, blogs  sont désormais disponibles sur les réseaux sociaux et les plateformes de partage de vidéos. Et si certains soutiennent le fait qu’au départ ce phénomène était créé pour permettre aux africains de la diaspora de garder un lien visuel avec leur pays, beaucoup admettrons aussi que le phénomène à évolué. Certains de ces produits audiovisuels sont désormais exclusivement réservés au web.

Au centre de ce phénomène, une activité en pleine ébullition : les Web séries, productions audiovisuelles sérialisées sous forme d’épisodes de 10 à 30 minutes et uniquement disponibles sur internet. Beaucoup de pays s’y sont mis depuis quelques temps déjà, comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou encore le Mali qui regroupent certaines de leurs séries sur la chaine YouTube AfricaShows.

Un exemple qui cartonne : la web série Ghanéenne « An African City », particulièrement appréciée par les jeunes Africains non seulement pour son histoire mais aussi pour sa touche de modernité. Une réalisation soignée et une attention particulière à l’esthétique cinématographique font d’elle l’une des plus accomplies actuellement disponible sur la toile. Néanmoins, alors qu’elle se prépare à une deuxième saison, le besoin de créer un arc plus complet pour ses personnages et d’outrepasser la présence des clichés sociaux sera nécessaire afin de maintenir ce statut.

 Pourtant, nombre de ces web séries africaines souffrent de deux problèmes très particuliers :

Le premier est le fait que la majorité d’entre elles soit produite par des amateurs : une caméra, une bande de potes et un bon ordinateur pour se lancer dans l’aventure. Malheureusement, il n’y a que très peu de cinéastes Africains qui prennent part à ce phénomène.

Le deuxième problème concerne l’audience. Pour qu’une production survive sur internet, elle doit avoir un public participatif. Que ce soit par le biais de clics, vues, abonnements ou partages, la participation du téléspectateur est une partie importante dans la vie d’une Web série. Malheureusement, soit à cause du faible taux de leur audience ayant accès à internet; soit à cause du taux de rétention de ces productions, la majorité des web séries africaines que j’ai eu l’occasion de suivre ne dépasse pas leur cinquième saison.

Mais rien n’est perdu. Qui aurait pu prédire la présence de Nollywood dans le top 3 des producteurs de films dans le monde aujourd’hui ? Il ne reste qu’aux cinéastes d’utiliser cette plateforme qu’est internet à leur avantage, et faire évoluer la télévision Africaine vers la télévision de demain.

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