CHARLOTTE KALALA : « ZONGA MBOKA EST UNE FAÇON POUR NOUS DE DIRE À LA DIASPORA CONGOLAISE DE S’INVESTIR PLUS POUR L’ESSOR DE NOS PAYS »

Elle est pleine d’amour pour son pays, la République Démocratique du Congo. Charlotte KALALA, est la créatrice du Salon Congo Na Paris dont le but est de diffuser une meilleure image du Congo. Alors que les deux premières éditions étaient des salons culturels dédiés aux deux Congos, la troisième édition qui se tiendra du 17 au 19 Mai, veut aller plus loin en appelant la diaspora à s’investir pour l’essor de ces deux beaux pays.

Inspire Afrika Magazine : Pourquoi avoir attendu jusqu’à tes 21 ans pour retourner dans ton pays d’origine ?

Charlotte KALALA : Comme beaucoup d’africains issus de la diaspora, nos parents ne nous ont pas inculqué l’envie de rentrer au pays. Il y avait donc beaucoup de réticence, de peur et de crainte. On ne nous parlait pas nos langues maternelles, on ne nous disait pas assez d’où l’on venait. C’est lorsque je suis partie en école de commerce et que j’ai rencontré des étudiants qui venaient d’Afrique et qui me disaient « je viens pour mes études et ensuite je rentre vivre en Afrique » – et qui rentraient effectivement – que je me suis demandé pourquoi eux, et pas moi ? J’ai donc décidé de faire un stage de 6 mois au Congo, et ce fût la révélation pour moi.

I.A.M : Et tu as décidé de créer Congo Na Paris quelques années après…

C.K : C’est surtout après mon implication dans une association humanitaire en RDC que j’ai voulu m’impliquer encore plus pour mon pays. Je me suis demandé comment inciter la diaspora congolaise à aller plus loin. Aller plus loin pour moi à ce moment-là englobait le soutien scolaire et les dons sur le terrain. Mais ce n’est pas assez. Une fois là-bas, on se rend compte qu’il y a une différence entre l’image que l’on a du Congo, et la réalité locale. C’est de là qu’est né Congo Na Paris. L’idée est de connecter la diaspora à ce qui se passe de positif sur le terrain en donnant une autre image du Congo.

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I.AM : Nous en sommes aujourd’hui à la 3ème édition. Qu’est-ce qu’il fallait retenir des deux précédentes éditions ?

C .K : Il y a une grosse demande d’informations sur ce qui se passe sur le terrain et il est devenu de plus en plus important pour les communautés africaines de s’intéresser à leurs origines. Dire que l’on va s’informer, pour des personnes comme moi qui ont toujours vécu en Occident, ne veut pas dire qu’on rejette notre culture européenne. Cela veut dire que nous avons besoin de créer des ponts. Les deux premières éditions ont permis à des personnes qui ne se connaissaient pas vraiment mais qui voulaient aller quelque part, de pouvoir retrouver leur réelle identité.
Il est difficile de se faire confiance entre africains. Pourtant si on se donne les moyens, c’est possible de travailler ensemble et de faire les choses bien. Dire qu’on veut participer au développement de l’Afrique passe d’abord par le fait de se faire confiance et s’impliquer dans les projets de la diaspora africaine, mais ça passe surtout par l’image, en donnant une plateforme à des projets locaux qui sont faits pour valoriser le continent. C’est aussi mettre la lumière sur toutes ces personnes qui font la fierté du Congo, et par extension, la fierté de l’Afrique.

I.A.M : Quel est l’objectif de cette édition dont le thème est Zonga MBOKA ?

C.K : Zonga Mboka veut dire en lingala retour au pays, aux origines, à l’histoire. C’est une façon pour nous non pas de dire à la diaspora Congolaise de rentrer vivre au Congo, mais plutôt de s’investir plus pour l’essor de nos pays. Dans cette édition, nous souhaitons dire aux congolais et aux amis du Congo de rentrer pour visiter, pour investir, pour s’informer, pour découvrir, pour consommer. Globalement, nous souhaitons donner à la diaspora les outils nécessaires pour avoir un impact sur le terrain. On pense que pour avoir un impact sur le terrain, il faut forcément s’y installer alors que non. Il y a des choses que l’on peut faire sans forcément déménager au Congo. Investir dans une start-up congolaise basée à Brazzaville ne nécessite pas de vivre au Congo par exemple. Zonga Mboka, se veut être la réponse à ceux qui se demandent comment faire pour contribuer, et comment faire pour gérer les deux cultures. Notre réponse est simple : investissons-nous !

I.A.M : 5 tables rondes seront organisées. L’une d’elle s’intitule « Investir au Congo ». Qu’est-ce qu’on va y apprendre ?

C.K : Sur cette table ronde nous retrouverons des personnes de la diaspora qui sont parties au Congo pour investir dans des secteurs différents. Ces personnes vont nous faire un retour d’expérience en répondant à des questions d’ordre pratique. Il y en a qui ont investit et qui ont créé de l’emploi. Il y en a d’autres qui ont échoué. L’idée c’est d’avoir les clés du succès et les bonnes pratiques. Il y aura également une banque qui donnera toutes les informations nécessaires sur les prêts disponibles pour les financements de projets. La Chambre de Commerce sera également présente pour parler des enjeux et des défis qui existent dans les deux Congos et elle s’adressera à toutes les personnes qui pensent qu’elles peuvent choisir le Congo comme destination d’investissement.

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I.AM : Il y en aura également une qui portera sur la musique congolaise. De quoi parlera-t-on ?

C.K : Il s’agit d’une table ronde sponsorisée par BOMAYE MUSIC. Il y’aura différents intervenants qui sont des acteurs majeurs de la musique urbaine en France et dans le monde. Le but est d’expliquer comment la musique congolaise a réussi à s’exporter hors de ses frontières, malgré les différentes barrières qui existent. Finalement, ce sont les artistes qui ont le mieux réussi à créer les ponts en intégrant les sonorités congolaises à des chansons que l’on pourrait qualifier d’urbaines en France. Ce sont eux, qui ont réussi le retour au pays, et les principaux acteurs viendront nous expliquer comment et pourquoi. Le pont c’est aussi de voir comment la diaspora a accompagné des artistes congolais dans la conquête du publique européen. Alors, rendez-vous à Congo Na Paris !

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