558 familles à loger à Yaoundé : Un cas pour deux

Yannick et Joakim Noah, crédit photo: sportetstyle.fr

Le saviez-vous?

Noah est un prénom d’origine hébraïque. En 2008 – en France –  il a connu un pic d’attributions historique comme prénom à des nouveaux nés. La même année, Joakim Noah fait ses grands débuts dans l’équipe mythique des Chicago Bulls en NBA, tandis que Yannick Noah  est sacré personnalité préférée des français pour la deuxième année consécutive. Il le restera pendant les quatre années suivantes.

De là à établir un lien de cause à effet entre la place de la famille Noah dans le cœur des français et le choix de ce nom de baptême pour des nouveaux nés, il n’y a qu’un pas.

Et pour cause! Il y a comme un Toucher de Midas chez les Noah. Sport, Musique, Art, Mannequinat, action caritative et solidaire, voilà plus de trois décennies que tout ce qu’ils touchent se transforme en or, et que leur vitalité, leur rigueur et leur simplicité leur valent des soutiens du monde entier.

Et il semble que ce soit parti pour durer, à en témoigner par la gigantesque opération immobilière à laquelle le patronyme va désormais être associé à Yaoundé.

Un duo pour loger 558 familles camerounaises  

Noah c’est d’abord une dynastie d’athlètes de haut niveau, réunie autour d’un patriarche: Zacharie. Le vainqueur de la Coupe de France de football 1961 a indubitablement transmis à sa descendance – avec sa regrettée épouse Marie-Claire – la culture du sport et le goût de la gagne.

Noah c’est aussi l’héritage d’un clan, uni autour d’une égale passion pour l’altruisme, les dreadlocks et leur fief Yaoundé, où leur point de ralliement s’appelle le Noah Country Club.

Peu surprenant donc que pour la première fois au pays des Lions Indomptables – en dehors des programmes immobiliers gouvernementaux de tailles équivalentes – où des investisseurs privés envisagent la réalisation de près de 1000 logements, ce soit Noah – père et fils – qu’on retrouve en ligne de front. En effet, Yannick et Joakim ont décidé de s’impliquer dans l’urbanisation de leur ville et de redorer son panorama, en réalisant une opération immobilière inédite, dans une des friches urbaines les plus importantes du tissu communal vallonné de Yaoundé: la vallée de Djoungolo.

Le coût de cette opération entièrement montée sur fonds propres? 60 milliards de FCFA pour la première phase du projet de 558 logements de haut-standing – et autant de places de parkings en sous-sol et en surface – avec toutes les commodités d’un projet immobilier et urbain contemporain: espaces commerciaux, salles de sport ou encore parc urbain de plus d’une dizaine d’hectares.

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Cité des Cinquantenaires de Yaoundé, crédit photo: beincameroon.com

Le projet baptisé Cité des Cinquantenaires de Yaoundé – dessiné par une agence d’architecture camerounaise et dont le promoteur-constructeur est l’entreprise MG Constructions avec sa marque Be In Cameroun – devrait voir le jour au premier trimestre 2019, selon un chronogramme des opérations d’une trentaine de mois, à préciser courant 2016. La commercialisation a toutefois déjà commencé selon le principe Vefa[1], qui prévoit que le constructeur-promoteur est payé uniquement après avoir validé les différentes étapes de la construction. Le client ne verse que 5% du prix de vente lors de la signature du contrat de réservation chez le notaire et 5% lors de la signature du contrat de vente, soit un « risque » relatif égal à 10% du prix de vente avant la livraison de l’appartement.

Les 32 variantes d’appartements – d’une superficie maximum de 220m² -sont proposées à partir de 39 millions de FCFA. Pour le responsable des relations publiques de MG constructions, c’est d’abord une option sur l’avenir que prendront les futurs propriétaires, en plus de faire un excellent placement patrimonial compte tenu de l’emplacement des logements en plein centre-ville, à deux pas de l’hôtel de ville de la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY). Il garantit par ailleurs qu’en contractant un prêt bancaire longue durée  – sur 15 ans par exemple – le rapport qualité-prix sera bien meilleur que l’offre immobilière courante dans la ville, et la rentabilité mensuelle d’une de ces acquisitions sera optimale à long terme, par rapport à la location d’un logement ou l’acquisition d’un terrain puis la construction d’un logement autre part.

Une aubaine sociale et urbaine

L’initiative est d’autant plus importante que Yaoundé subit une pression démographique d’environ 5.8% par an – selon une étude de l’ONU-Habitat[2] – pour une population estimée à près de 2.8000.000 habitants. Lors des trois décennies écoulées, le phénomène d’étalement urbain a multiplié la superficie de la ville par six pour qu’elle dépasse aujourd’hui 30000 hectares, dont 12000 restent encore à urbaniser. Selon la même étude, cette forte urbanisation conjuguée à la croissance démographique exponentielle a favorisé le recours de 70% des Yaoundéens à un habitat de type spontané.

La cité des cinquantenaires de Yaoundé sera donc, en plus d’être une contribution du secteur privé à la politique nationale immobilière en cours de réalisation – de 10.000 logements sociaux et d’aménagement de 50.000 parcelles – une opportunité sociale. En effet, elle engendrera des milliers d’emplois directs et indirects – ainsi que du savoir-faire et des vocations professionnelles  – dans une ville où le taux d’emploi était de 59,3% en 2011[3], pour une population constituée à 60% de jeunes de moins de 20 ans.

Le patriotisme économique de Yannick et Joakim ne pouvait donc qu’enthousiasmer les autorités politiques, qui accueillent favorablement cet investissement colossal. Ils y voient certainement l’opportunité d’amplifier l’impact microéconomique des objectifs du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi, notamment en matière: de création d’emplois décents; de réduction du taux de sous-emploi national de 75,8 à 50% d’ici 2020; et d’intensification des investissements dans les secteurs productifs de l’économie nationale. Ce soutien est aussi une marque de confiance réciproque entre secteur public et secteur privé, dans le processus de développement du pays.

En tout cas chez MG Constructions, le message des autorités camerounaises a été entendu, et le responsable des relations publiques affirme d’ores et déjà que: ‘La réalisation de ces logements génèrera les fonds indispensables au financement de logements sociaux dans les années à venir, suivant le cycle: réalisation – livraison – commercialisation – répétition.’ avant de conclure Ce sera aussi l’occasion de révolutionner les habitudes des camerounais en matière d’accès à la propriété privée, spécifiquement en ce qui concerne les logements de type collectifs (en appartements )’.

Il semble que cette opération révolutionnaire à plus d’un titre, marque l’émergence d’un écosystème économique autosuffisant dans l’univers du BTP privé local. L’immobilier pourrait-il devenir d’ici peu le nouvel or noir camerounais?

Plus d’informations sur beincameroon.com

Louis Gilbert BISSEK

[1] vente en état futur d’achèvement ou encore vente sur plan
[2] Cameroun: Profil Urbain de Yaoundé, Division de la Coopération Technique et Régionale, ONU-Habitat
[3] Deuxième enquête sur l’emploi et le secteur informel au Cameroun (EESI 2), Institut National de Statistiques, octobre 2011, http://www.stat.cm/downloads/EESI/2010/Phase1/Rapport_Principal_Phase1_EESI2_2010_Fr_14mars12.pdf

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